Un soir d’avril 2018, dans un squat près de la gare à Bordeaux, il y avait une bande de poètes qui étaient appelés au micro ou qui faisaient des « passages à l’arrache » pour déclamer leurs textes en écho aux images d’une expo scotchées sur les murs. J’avais un appareil photo, j’ai fait des portraits. C’est comme ça que je me suis laissé prendre par le verbe, non pour le prononcer moi-même, mais pour capter l’expression qu’il engendre sur les visages, les regards, les mains, les corps, attentif à ce qu’il dit de la singularité de chaque personne. Et puis, j’ai voulu voir le processus de création : comment on fabrique des textes, comment on titille la créativité pour qu’elle se traduise en mots et en paroles. Donc, pendant un peu plus de deux ans j’ai suivi les soirées slam et poésie et les ateliers d’écriture animés par une certaine « Kayou ». C’est ainsi que de squats en petite salle de bistro et en librairie associative, j’ai pris quelques centaines d’images dont j’ai tiré cette sélection.