Katmandou, terme des voyages fantasmés de mes années 70, est devenu une réalité pour moi en 2009, lors de mon premier voyage au Népal. Passage obligé quelle que soit la destination envisagée, c’est une ville qui ne laisse pas indifférent.

Au centre du pays, entourée de moyennes montagnes, à 1350 mètres d’altitude, Katmandou a été fondée par les Newars à la fin du Xè siècle de notre ère. Depuis les années 70, cette petite ville s’est trop rapidement transformée en un grand centre urbain au trafic incontrôlable qui étouffe sous une épaisse couche de pollution. L’instabilité politique et les lourdeurs administratives n’ont pas permis de mettre en place les infrastructures adaptées à une population toujours en expansion qui souvent vit dans une grande pauvreté avec des conditions d’hygiène déplorables.

Lorsqu’on est sorti des embouteillages des grands axes, c’est pour plonger dans la foule des petites rues qui abritent toutes sortes de boutiques, de petits marchés avec parfois des étals qui tiennent sur un vélo, des restaurations rapides installées sur une minuscule remorque ou sur un bout de trottoir.

Les uniformes des écoliers côtoient les robes des moinillons, les mendiants quémandent quelques roupies, un porteur plie sous la trop lourde charge de son ballot. Les odeurs d’encens et de friture, les couleurs vives des étoffes, les interpellations séductrices des marchands, les sonnettes des rickshaws, les klaxons insistants des motos et des voitures qui essaient de trouver le chemin le plus court au milieu des piétons donnent au visiteur, selon l’avancement de la journée, le plaisir de l’immersion dans le vivant ou la sensation écoeurante d’un trop-plein.

La spiritualité est partout présente, des petits temples d’un coin de rue à l’un des plus grands monuments bouddhistes de la planète, le stupa de Bodnath, en passant par les rituels de crémation à Pashupatinath, haut lieu de la religion hindouiste.

Les fêtes sont une occasion supplémentaire de se retrouver dans la rue, avec en particulier la holi, la fête des couleurs. D’origine hindouiste, elle marque la fin de l’hiver et le début du printemps. Tout le monde se jette des poudres et de l’eau colorées dessus et pendant une journée, c’est l’occasion d’abolir les barrières sociales : femmes et hommes sont égaux et il n’y a plus de castes.

Tout cela sous le regard de singes impertinents et facétieux.

Katmandou